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2 - Logique institutionnelle et logique citadine dans les villes du Maghreb

Article

Les formes d’appropriation de l’espace urbain tlemcénien aux époques pré-coloniale et coloniale et durant la période contemporaine


Houcine RAHOUI, Maître Assistant, Laboratoire Architecture et Environnement de l'Ecole Polytechnique d'Architecture et d'Urbanisme d'Alger (EPAU), rahcine@caramail.com

Date de publication : 7 juillet 2007

Résumé

La ville évolue en fonction des événements et situations économiques, socio-historiques et politiques, sous l’influence de facteurs exogènes et endogènes conjugués. Les facteurs exogènes sont constitués par les événements extra nationaux majeurs et dispositifs mis en place tels que la Globalisation, la Mondialisation, le Développement Durable etc. qui interviennent, par le biais de mesures prises localement par les l’Etats, à modeler les contours des mode de vie et des structures, souvent traditionnels, qui les sous-tendent, sous le vocables de « Modernité-citoyenneté- démocratie ». Ceci a des conséquences certaines sur plusieurs plans, y compris sur les processus d’urbanisation des villes et de leur structuration. Les facteurs endogènes, quant à eux, sont constitués par les politiques locales de planification et de gestion urbaines, des moyens mis en place, des qualifications et compétences sur le terrain et des différents acteurs et enjeux en cours, d’une part, et des pratiques citoyennes qui aspirent au quotidien, avec ou sans, la bénédiction de l’Etat, à définir un espace vital de résidence et de travail. Aussi, entre les exigences dictées par les institutions et la pratique séculaire de l’acte de bâtir, la ville se développe souvent dans une logique que seuls les décideurs connaissent les tenants et aboutissants, et que les gestionnaires de l’espace urbain et le citoyen perçoivent différemment au quotidien. La ville de Tlemcen, qui fait partie de l’ensemble maghrébin, quoi qu’ayant ses particularités et réalités, n’échappe à cette problématique générale que partagent, à des degrés divers, les pays en voie de développement, en ce qui concerne les formes d’appropriation de l’espace urbain qui se fait toujours sous la pression sociale, les urgences et les politiques du moment. Parler de la situation actuelle en occultant le poids de l’histoire, serait réduire le problème à une incompétence du moment, alors que la ville d’aujourd’hui est dans une très large mesure la résultante d’un passé composé du patrimoine matériel et immatériel socio-historique, politique et culturel, d’une longue nuit coloniale, d’une lutte pour la restauration de l’identité nationale à l’ère post indépendante et la reconstruction non seulement dans le but de la satisfaction des besoins, mais aussi et surtout d’une mise à niveau des concepts et des vues sur le présent et l’avenir. C’est pourquoi, il nous paraît nécessaire de donner un bref aperçu sur les formes d’occupation qu’a connu l’espace tlemcénien à travers trois moments historiques significatifs pour le reste de notre exposé. Donc, à l’instar des villes Maghrébines, avec lesquelles elle partage histoire et réalités, Tlemcen est passée par trois moments importants qui ont induits des formes spécifiques d’occupation et appropriation de son espace urbain : - La période pré coloniale - La période coloniale - La période Post coloniale.


Table des matières

Texte intégral

La ville est souvent perçue comme un organisme vivant qui se tend et se détend (extension // régression) en fonction des événements et situations économiques, socio-historiques et politiques. Cette élasticité est fonction du concours conjugué de facteurs exogènes et de facteurs endogènes.

Les facteurs exogènes sont constitués par les événements extra nationaux majeurs et dispositifs mis en place tels que la globalisation, la mondialisation, le développement durable, les termes des échanges, le commerce international, la tendance à l’instauration de systèmes dits démocratiques, la bonne gouvernance, etc.… qui viennent, par le biais de mesures prises localement par les Etats, à modeler les contours des mode de vie et des structures, souvent traditionnels, qui les sous-tendent, sous les vocables de « modernité – citoyenneté - démocratie ». Ceci a des conséquences certaines sur plusieurs plans, y compris sur les processus d’urbanisation des villes et de leur structuration, objet de notre communication.

Les facteurs endogènes, quant à eux, sont constitués par les politiques locales de planification et de gestion urbaines, des moyens mis en place, des qualifications et compétences sur le terrain et des différents acteurs et enjeux en cours, d’une part, et des pratiques citoyennes qui aspirent au quotidien, avec ou sans la bénédiction de l’Etat, à définir un espace vital de résidence et de travail. Quant aux revendications ayant trait au confort que constituent les équipements de première nécessité, les raccordements aux réseaux, et à l’amélioration urbaine et environnementale, elles se font, presque toujours, par le biais de comité de cités et/ou de quartiers.

Aussi, entre les exigences dictées par les institutions et la pratique séculaire de l’acte de bâtir, la ville se développe souvent dans une logique dont seuls les décideurs connaissent les tenants et aboutissants, et que les gestionnaires de l’espace urbain et le citoyen perçoivent différemment au quotidien.

La ville de Tlemcen, qui fait partie de l’ensemble maghrébin, donc d’un ensemble nouvellement indépendant et en voie de développement, quoi qu’ayant ses particularités et réalités, n’échappe pas à cette problématique générale que partagent, à des degrés divers, les pays en voie de développement, en ce qui concerne les formes d’appropriation de l’espace urbain qui se fait toujours sous la pression sociale, les urgences et les politiques du moment. Ces pays connaissent, entre autres problèmes, une démographie galopante, un exode rural continu, un appauvrissement tendanciel des couches moyennes, un sous équipement criant, une couverture sanitaire insuffisante et une désarticulation de l’espace urbain qui dénote d’un non maîtrise du processus d’urbanisation, et où les demandes multiformes écrasent des offres très en deçà des espérances.

Parler de la situation actuelle en occultant le poids de l’histoire, serait réduire le problème à une incompétence du moment, alors que la ville d’aujourd’hui est dans une très large mesure la résultante d’un passé composé du patrimoine matériel et immatériel socio-historique, politique et culturel, d’une longue nuit coloniale, d’une lutte pour la restauration de l’identité nationale à l’ère post indépendante et la reconstruction non seulement dans le but de la satisfaction des besoins, mais aussi et surtout d’une mise à niveau des concepts et des vues sur le présent et l’avenir.

C’est pourquoi, il nous paraît nécessaire de donner un bref aperçu sur les formes d’occupation qu’a connues l’espace tlemcénien à travers trois moments historiques significatifs pour le reste de notre exposé.

Donc, à l’instar des villes maghrébines, avec lesquelles elle partage histoire et réalités, Tlemcen est passée par trois moments importants qui ont induits des formes spécifiques d’occupation de son espace urbain :

La période précoloniale, où la croissance et la décroissance urbaines étaient dépendantes des moments de paix et de prospérité et des moments de guerres et d’instabilité, d’une part, et des grands mouvements des dynasties dans l’espace maghrébin et de leurs modes et statuts d’occupation spatiale, d’autre part.

Il est fait ici référence aux dynasties Almohades, Almoravides, Mérinides et le règne durable des Zirides, auxquels ont succédés les Ottomans.

Durant cette longue plage temporelle, les historiens et les archéologues, en particulier, nous informent que la ville a été faite et défaite plusieurs fois, sans toutefois jamais s’éteindre. Les innombrables pans de murailles et portes encore existants, les styles et matériaux de construction et les récits des auteurs contemporains à cette période demeurent des indicateurs précieux pour la perception et la compréhension de ces mouvements de flux et de reflux de l’espace urbain tlemcénien.

Pour ce qui fut des modes d’appropriation de l’espace par les citoyens, nous n’en savons pas grand-chose, mais cela devrait se faire, par la vivification des terres mortes tel que préconisé par le droit canonique islamique, les fetwas et les usages de l’époque, mais aussi par le legs, l’héritage ou l’achat tout simplement. Ceci au niveau du citoyen, mais en ce qui concerne, l’action étatique, les guerres permettaient, en plus des butins, de se constituer des réserves foncières qui relèveraient, pour la plupart, du domaine public. Plus tard, les Ottomans ont organisé le foncier urbain et rural en biens Melk: propriété individuelle et/ ou collective, Beylical: propriété du bey, c’est à dire de l’Etat (bien Public) et le Habous, constitué par les dons et géré par les institutions religieuses, associations culturelles, zaouias, etc.…) à des fins caritatives et d’intérêt général.

Cependant, aucun des ouvrages consultés pour cette époque ne relève la dichotomie, ni l’antagonisme entre pratique institutionnelle et pratique informelle, elles semblent, bien au contraire, faire bon ménage, car, d’une part, l’urbanisme en tant que discipline et moyen de gestion urbaine n’avait pas encore émergé comme instrument contraignant de planification, de régulation et d’organisation des espaces et de la société et, d’autre part, dans la société islamique l’individu se fondait dans la communauté ; de ce fait, les frontières entre l’individu et la communauté n’étaient pas encore tracées, comme c’est le cas actuellement où la chariâa cède le pas au droit positif international.

Dans les usages, les grands équipements et infrastructures tels que les palais, le résidences, les mosquées, les Médersas et infrastructures militaires étaient financés et pris en charge par l’autorité souveraine des époques considérés. Les récits des ouvrages contemporains et les effigies et inscriptions commémoratives mentionnent encore de nos jours les ordonnateurs des travaux (maîtres d’ouvrages en termes actuels) qui en tiraient honneur et fierté.

Pour ce qui est de la construction des habitations familiales et individuelles, des commerces de proximité et activités annexes et connexes, c’était à la collectivité de se prendre en charge avec ses moyens, structures et procédures traditionnelles basées généralement sur l’entre aide familiale, la touiza et la sollicitation des corps de métiers pour les tâches nécessitant un savoir-faire particulier.

Cependant, la Médina en tant que cité islamique n’a pas échappé aux schémas répandus d’occupation des sols, avec notamment la réservation de l’espace central aux équipements cultuels, culturels, commerciaux et de souveraineté ( Mosquée, Médersa, Palais, kessaria, etc.…) et la dissémination hiérarchisée, allant du centre à la périphérie, des activités intégrées à l’habitat et aux besoins immédiats de la hadara , jusqu’aux activités nuisantes reléguées aux limites de l’espace urbain, ceint d’une muraille protectrice qui se meut en fonction des événements démographiques économiques et sécuritaires.

La période coloniale, où l’espace urbain tlemcénien, conquis de force, devient enjeu de pouvoir, avec promulgation de nouvelles lois, une réorganisation de l’espace subordonnée à un contrôle militarisé du territoire et une marginalisation de la population algérienne.

Si la présence Ottomane en Algérie se présentait comme une nécessité de protéger une nation musulmane en proie aux convoitises et menaces de l’Occident, particulièrement l’Espagne qui ne jurait que par la Reconquista, l’occupation française fut une forme de colonisation qui s’inscrivait dans la durée, s’exprimant par la force, et par conséquent sur la base de rapports dominant / dominé. De ce fait, l’appropriation de l’espace algérien global, et des espaces agglomérés et urbains se faisait à coups de décrets et lois impériales dans les deux sens du terme, appuyés d’actions répressives à la mesure des convoitises. Le senatus consult et la loi Varnier, à titre d’exemple, qui ont chassé les populations paysannes des plaines et terres fertiles vers les piémonts et terres incultes, mais aussi à la périphérie des centres urbains, ont contribué largement à la déstructuration des rapports traditionnels, séculaires, espace-société et créé une couche sociale qui sera le levain du prolétariat urbain, mais aussi des futurs combattants de l’occupant.

Pour ce qui est de la ville de Tlemcen, la première action des Français a été, l’envoi d’une unité du Génie Militaire, qui s’attacha à faire le relevé topographique systématique de la médina (De Solms, 1836), suivie d’une seconde en 1842, réalisée par Germain Sabatier.

Les premières actions d’appropriation de la médina, furent de reconstruire les remparts de la ville, pas nécessairement sur les traces des anciennes murailles, mais en fonction de la topographie, des impératifs sécuritaires et de l’espace jugé utilitaire.

Ensuite vint l’installation de l’administration coloniale sur les sites fonctionnels et symboliques occupés précédemment par l’autorité déchue, avec, bien sûr, des réaménageants à coups de démolitions des équipements hautement symboliques tels que Ksar El Bali, la médersa Tachninya sur le site de laquelle fut bâtie la Mairie; la Mosquée de Sidi Belahcène qui devint musée de la ville coloniale, le Marché Couvert érigé au lieu et place de la Kessaria et d’autres actions similaires dont l’énumération alourdirait notre exposé…

La deuxième série d’actions visait à remodeler, et pour certains, à refaire la ville, à l’image des villes européennes avec des pigments locaux d’exotisme et curiosités touristiques. Un plan de dissection fut élaboré, selon une trame en damier, pour une appropriation totale de l’espace de la médina dans l’esprit haussmanien, c’est–à-dire des voies larges pour assurer le contrôle des populations et de leurs éventuelles sautes d’humeur, comme ce fut le cas lors de la Commune de Paris (1872).

Boulevard National, rue de Ximénies, rue de France, rue de Paris, rue de Mascara, etc.…vont graduellement se substituer aux espaces d’habitat et de circulation préexistants.

Il est utile de rappeler que la tentative de déplacement de la centralité de la ville vers le Boulevard National où étaient déjà disséminés la Poste, l’Eglise, le Presbytère, la Sous Préfecture, la Résidence Officielle des Hôtes, le Commissariat de Police, le Groupement de Gendarmerie, la Douane, la (DTP) et le Service d’Urbanisme, entre autres équipements et services de premier ordre, visait à substituer ou dédoubler le centre traditionnel de la médina, où il y a eu au préalable une ré affectation des fonctions.

Vint l’implantation de la population civile européenne dans une série de lotissements: El Hartoun (Hortus), Bel horizon, Beau séjour, etc.… avec le maintien de la majorité de la communauté juive au centre-ville occupé depuis le moyen âge, entre la grande place et le Méchouar, au moment où la population autochtone dépossédée de ses biens, paupérisée, s’agglutinait autour de nouveaux quartiers populaires tels que Riat El Hammar ( les années 40 et 50), quand la Médina et les anciens tissus tels que ceux d’Agadir et R’hiba ne pouvaient plus recevoir de nouvelles populations.

La création de nouveaux villages coloniaux à vocation agricole, aux alentours de Tlemcen sur des terres à haut rendement, visait à asseoir une nouvelle armature, et à pomper la force de travail d’une population rurale à proximité des lieux de travail, d’une part, et à freiner l’exode vers la ville de Tlemcen, d’autre part.

Nous citons à titre d’exemple les villages coloniaux de Mansourah, Négrier (Chetouane), Eugène Etienne (Hennaya), et dans une moindre mesure Terny et Ain Fezza.  

Le croissant fertile, véritable jardin potager de la ville, entretenu depuis l’antiquité romaine (Pomaria = les vergers) et intégré dans le Hawz de la Médina, fut épargné de toute forme d’occupation contraire à la stricte activité agricole, durant cette période.

Les activités manufacturières (MTO), de transformations et moulins furent implantées en amont de la ville, au sud sur des terrains en pente et de faible rendement agricole, entre le Jardin Public d’El Hartoun et les limites sud de l’actuelle Birouana. Les autres activités moins nuisantes ont été intégrées à l’habitat

Dans cette nouvelle configuration, les autochtones, marginalisés, entreprirent l’édification graduelle, lente, sûre et durable de ce qu’allait devenir le quartier de Boudghène, du nom du propriétaire de cet espace rocailleux, qui descend en forte pente, généralement supérieure à 25%, surplombant, aussi bien, l’espace traditionnel de la médina que celui nouvellement édifié par les occupants du moment.

Cet espace bâti est considéré comme le premier ensemble urbain illicite conséquent construit à Tlemcen et comme la deuxième forme de ségrégation spatiale, après celle qui a mis la médina en sous mains, ou en appendice, de la ville coloniale.

La Guerre d’indépendance (1954-1962), qui était, du point de vue exclusif de l’occupant, l’expression d’un ras-le-bol général d’une population (et non d’un peuple), et réduite dans les discours de ce même occupant à un soulèvement de « voyous », est une réaction désespérée d’une population humiliée, spoliée, marginalisée et qu’il faudrait encadrer et prendre en charge différemment.

Qui ne possède rien, n’a rien à perdre ! dit-on ; il fallait, de cette même vue étroite, donner aux Algériens quelque chose à laquelle ils allaient tenir. En partant de cette logique unilatérale, le Plan de Constantine allait tenter, à la fois, de créer une couche sociale (bourgeoise) alliée et freiner l’élan de la révolution armée, tout en isolant les centres urbains de la campagne et des maquis.

Le monde rural a connu la construction de centres de regroupement (CRH) appelés vulgairement « Village De Gaulle ». Quant aux agglomérations urbaines, des Plans d’insertion ont vu le jour, aussi bien dans le domaine de l’habitat qu’à celui de petits investissements locaux (micro crédits).

La ville de Tlemcen a eu droit au Plan Mauger qui a projeté, entre autres, la réalisation de logements sociaux collectifs, aux limites du Périmètre urbain et à proximité des zones habitées par les autochtones. La cité Jasmin à coté de Riat El Hammar, R’Bat à côté d’Agadir et Diar Essaboun (Lavoirs Publics) à proximité de Sidi Said et Feden Es-Sebaâ, pour ne citer que ces cas représentatifs.

Ces logements exigus et inadaptés aux besoins de l’époque déjà, allaient être les Containers, pour ainsi dire, de la crise de logements à venir et des problèmes sociaux qui en découleraient.

Cette reconfiguration de l’espace tlemcénien qui se réclamait politiquement de la «cohabitation» et qui était, en fait, une tentative d’assimilation, avec parallèlement le lancement du slogan ‘ l’Algérie française’, a encore échoué sur les bancs de la ségrégation spatiale et des contradictions sociales.

Les concepts, ou plutôt prétextes, d’hygiène et de sécurité, les permis de construire qui requièrent un titre de propriété et de plans normalisés (version française) sont autant d’obstacles au maintient de la typologie d’habitat local et à l’accession à un habitat décent et confortable conforme aux besoins de la population d’origine.

Les formes d’appropriation de l’espace urbain en Algérie en général et à Tlemcen en particulier, de 1962 à nos jours, se sont faites selon une évolution qu’on peut aisément appréhender par étapes décennales, et ce en rapport avec les instruments, mécanismes et dispositifs mis en place, mais aussi les acteurs et agents de mise en œuvre et selon les enjeux de la période considérée.

L’indépendance de l’Algérie qui a eu lieu dans une atmosphère euphorique, mais aussi, empreinte d’insécurité et d’instabilité (OAS, Main Rouge, etc..) a précipité le départ des colons et agents de l’Etat sortant, en laissant un vide que seul un nationalisme porté au cœur pouvait tant bien que mal combler. Aussi, les luttes intestines et les problèmes qui ont surgi, aussi bien à l’Ouest qu’à l’Est du pays (frontières) ont déterminé dans une large mesure les priorités de cette période ; et dans laquelle il a fallu également prendre en charge :

- un appareil d’état à l’état embryonnaire (institutions et administrations) ;

- ce qui restait encore de viable de l’appareil productif ;

- et répondre aux demandes pressantes et multiples d’une population laissée pour compte pendant plus d’un siècle.

L’option socialiste clairement affichée, le discours sur la nationalisation des richesses du sous-sol, qui a abouti en 1969 à la nationalisation du secteur minier, et le dépassement au départ de certaines clauses des Accords d’Evian, n’ont pas permis le passage d’une gestion assistée par la France à une gestion nationale graduelle, comme prévu.

Pour ce qui est de l’appropriation de l’espace, aussi bien urbain que rural, Tlemcen ne se distinguait pas particulièrement du reste du pays. Elle a connu, d’abord une occupation anarchique, pour ne pas dire illicite des biens vacants laissés par les Européens qui ont quitté en masse le pays. L’autogestion (domaines autogérés) faite dans la précipitation consistait en l’attribution de vastes domaines précédemment coloniaux à des collectifs de travailleurs gérés par l’Etat, d’abord dans un esprit collectiviste, ensuite dans un système de type socialiste.

La ruée des ruraux vers les centres urbains n’avait pas encore posé problème au regard des données démographiques de l’époque (RGPH 1966), et de la disponibilité des biens vacants. Tlemcen a même vu un desserrement dans la densité d’occupation des logements. Cependant le fameux premier quartier illicite de Boudghène, dont on occultait l’importance, et même la présence parfois, dans les rapports de l’époque, allait doubler de population entre 1954 et 1962.

L’administration fonctionnait encore, dans une large mesure à l’heure coloniale en ce qui concernait, notamment, les procédures, imprimés de base, formes de transcriptions, actes et justificatifs de propriété (mode de transcription traditionnel par la Djemaâ, le Cadi, les témoins selon la chariâ musulmane), les circuits commerciaux, etc. Néanmoins, le 1er code communal est né en 1969, entre autres textes d’orientation.

C’est une période très importante et très fructueuse qui a connu de grandes réalisations économiques et sociales et durant laquelle ont été posées les premières assises institutionnelles et juridictionnelles, dans l’esprit d’une société en transition vers le socialisme.

« Souveraineté-Nationalisation-Réforme-Révolution-Algérianisation-Formation » étaient les concepts-clés qui caractérisaient cette période historique de construction nationale.

Les trois révolutions Agraire, Industrielle et Culturelle vont bouleverser l’ordre établi dans les campagnes et en milieu urbain. Dans les campagnes, les nationalisations des terres, leur redistribution et la construction des fameux villages socialistes agricoles (VSA) vont contribuer à saper les structures traditionnelles de la paysannerie qui, passé le temps de l’euphorie, va se diriger vers les villes à la recherche d’un niveau de confort supérieur et d’un travail moins éreintant, plus rémunérant et plus sécurisant.

Tlemcen n’allait pas échapper à ce mouvement d’ensemble. Les emplois demandés en masse dans les zones industrielles et d’activités économiques et la mise en chantier d’un nombre impressionnant de cités, allaient être qualifiées par certains de Cités Ouvrières, et par d’autres de Cités Dortoirs, allaient drainer un nombre considérable, non seulement, de corps de métiers en rapport avec les demandes, mais aussi et surtout, de sous employés qui étaient des chômeurs potentiels et des chômeurs sans aucune qualification.

Ceci constitue la première vague de surpeuplement de la ville de Tlemcen de l’ère post coloniale, au regard des infrastructures d’accueil de cette époque.

Le quartier de Boudghène, en progression continue du volume de population, allait connaître, d’abord, un trop-plein puis un débordement à l’Est par la prolifération de l’habitat illicite sur le terrain privé dit Djenane El-Arafi, où des lots à bâtir ont été cédés par le propriétaire dudit terrain sans Permis de Lotir, et par conséquent, sans Permis de Construire qui aurait requis au préalable le titre de propriété et le permis de lotir en question. Ensuite, cet espace surchargé allait enclencher l’invasion, à l’Ouest d’un espace rocailleux, où la pente la plus douce se situe à plus de 25%, dénommé « Riat » par la population et  renommé « Hai Ouali Mustapha » officiellement.

Sujet

Évolution de la population du quartier de Boudghène (Tlemcen)1

Année

1950

1954

1962

1966

1977

1993

Population

2 000

3 000

6 450

7 788

12 632

35 000

Ces trois entités allaient constituer une seule unité spatiale sur les plans morphologiques et spatiaux, car construits selon les principes immuables de «besoin-utilité-moyens et voisinage».

À côté de cette production illicite et /ou populaire induite par une forte poussée démographique et un exode rural sans précédent, l’Etat a entrepris de reconstruire la ville selon le projet de société arrêté (modèle socialiste) et en rapport avec les expériences vécues ou en vogue dans les pays socialistes et pays en voie de développement. Les Zones d’Habitat Urbaines Nouvelles (ZHUN) et les Lotissements Individuels furent les formes dominantes de construction urbaine, auxquels il faudrait ajouter les formules d’aide à la construction (auto-construction) et les programmes spécifiques de logements OPGI, EPLF, etc.…

Tlemcen a vu durant cette période ses espaces urbain et périurbain s’étendre sur de vastes domaines agricoles, publics et privés sans interface de protestation conséquente ni d’actions citoyennes de contre poids aux décisions.

La promulgation de l’ordonnance 74 sur les réserves foncières communales et du droit d’expropriation pour motif d’utilité publique, auxquelles il faut ajouter les terrains du Domaine Public et les expropriations opérées dans le cadre de la Révolution agraire, ont permis à l’Etat et, surtout, aux collectivités locales d’avoir les coudées franches pour une consommation hors normes de l’espace.

Les instruments d’urbanisme, organisant et gérant l’occupation des sols de l’époque, à savoir les Plans d’Urbanisme Directeurs (PUD) pour les agglomérations urbaines et semi urbaines et les Plans d’Urbanisation Provisoires (PUP), pour les communes à caractère rural, et leurs territoires communaux, ont permis de « planifier l’espace sans le gérer ».

C’est ainsi que Tlemcen a vu, pour la première fois de son histoire séculaire, et contre l’avis de ses habitants, l’invasion de son croissant fertile, d’abord, timidement à Bréa ( Abou Tachfine), avec l’aménagement de la zone d’activité sur une superficie initiale de 30 hectares, ensuite sur une vaste échelle avec l’aménagement de la zone industrielle de Tlemcen-Chetouane sur une superficie de 220 hectares d’arbres fruitiers et terres à haut rendement agricole en irrigué, qui ont fini par s’inscrire comme une plaie indélébile sur l’espace de tlemcenien et dans la mémoire de ses habitants. A titre d’illustration, l’ENTC (ex: Sonelec), à elle seule, occupait une superficie de 58 hectares, dont le1/10ème seulement était bâti et fonctionnel ; il en est de même pour la Soitex (ex: Sonitex) avec une occupation de 37 ha. C’est dire tout le gaspillage et les folies de grandeur permises à cette époque de grand faste que le prix du Baril autorisait.

Quand aux ZHUN et Lotissements, ils vont s’inscrire dans l’axe traditionnel, Est-Ouest, de l’évolution spatiale de la ville, dicté par la contrainte topographique constituée par le plateau de Lalla Setti au Sud, et le blocage créé par la nouvelle « zone industrielle » au Nord.

Le quartier de Kiffane, limitrophe du Périmètre Urbain préexistant, va recevoir les équipements complémentaires de la ville (Mairie, Tribunal, Banques, Trésor public, etc.…), quelques projets d’habitat collectifs, mais surtout des lotissements individuels dont la superficie varie entre 300 et 400 m² chacun.

Le quartier d’Imama, avec l’étude et l’approbation de la Zhun, va devenir un gigantesque chantier avec une première tranche de 1079 logements et recevra une base de vie qui va s’inscrire dans la durée, mais également des équipements d’accompagnement et de vastes espaces verts, en mal de verdure [les chantiers à durée indéterminée offraient en spectacle permanent un curieux ballet où bulldozers et camions de déménagement s’entrecroisaient presque sans se toucher.]

Il y a lieu de rappeler que toutes les opérations d’urbanisation ont été opérées sous forme d’extension des tissus existants sur site vierge.

Le monopole exclusif des collectivités locales et de l’Etat sur les transactions foncières a donné l’occasion à l’écrivain public de devenir agent d’affaires, à l’intermédiaire le statut social de démarcheur et courtier, dans un environnement non réglementé, totalement opaque et fermé.

La planification économique intersectorielle réfléchie en termes de volume et de quantité, la centralisation et le dirigisme face aux limites budgétaires (chute des entrées pétrolières) et la crise multiforme (faillite d’un nombre important d’entreprises publiques, chômage déguisé, crise ascendante et alarmante de logements, consommation effrénée de terres agricoles, entre autres problèmes et non des moindres), a remis les pendules à l’heure des moyens et du contexte international.

En ce qui concerne l’aménagement du territoire et l’urbanisme, instructions et circulaires sont tombés en rafales pour la protection des terres agricoles, des sites d’expansion touristique, des domaines forestier et maritime, etc.

Les instruments nouveaux d’aménagement du territoire sont venus pour définir, analyser et faire ressortir en amont les vocations des unités d’aménagement homogènes qui serviraient de guide aux instruments d’urbanisme aux échelles communale et urbaine, intégrées aux contextes régional et national.

D’autre part, l’Etat Providence qui garantissait un logement pour chaque citoyen, rectifiait l’approche de la formule de la « participation et facilitation à l’accession à la propriété d’un logement » ; en termes plus clairs, cela voulait dire: Aide toi ! le ciel t’aidera». Ainsi, de nouvelles formules et mécanismes ont été mis en place pour, à la fois, répondre à la pression sociale en logements et reconsidérer les méthodes d’approche et d’appropriation de l’espace urbain.

En ce qui concerne Tlemcen, comme c’est le cas pour les autres agglomérations urbaines à l’échelle nationale, le nouveau discours, suivi d’effets, porterait sur la densification des tissus urbains (particulièrement les ZHUN) et la restructuration des tissus anciens générateurs de la prolifération de l’habitat spontané et illicite.

Comme première forme participative citoyenne, les citoyens sont invités, dans la formule des Coopératives Immobilières, à se constituer en coopérateurs, avec un statut établi pour la première fois devant un vrai notaire et déposé après transcription auprès de l’administration compétente, pour construire leur ensemble d’habitat individuel, après obtention des permis de lotir et de construire.

A cet effet, la ZHUN d’Imama allait connaître une juxtaposition effrénée de lots individuels aux logements collectifs préexistants offrant une lamentable perspective où la ligne d’horizon se transforme en ligne brisée, brisant les effets de la volumétrie et l’harmonie d’ensemble. C’est dire, qu’on était encore au stade de la satisfaction quantitative des besoins.

Le portefeuille foncier transféré aux Agences Foncières Intercommunales (AFI), et géré par des conseils d’administration, allait dans le sens d’une ouverture vers une forme de transaction foncière libérale, où le prix du mètre carré n’était plus le Dinar symbolique, ou le prix de vente dérisoire consenti par l’Etat durant la décennie écoulée.

Cependant, malgré ces mesures plus souples, l’adaptation des OPGI, EPLF et CNEP au nouveau contexte, le marché foncier ne connaissait pas la régulation attendue. Bien au contraire, comme on dit «les petits poissons échappent, presque toujours, au filet» d’où émergence de courtiers clandestins de l’immobilier qui seraient chargés d’écouler les lots acquis à moindre prix, à côté d’agences immobilières agréées qui ont poussé comme des champignons et qui baignent dans les eaux tièdes de la spéculation foncière.

C’est dire aussi que cela n’a pas empêché cette décennie de voir émerger son quartier illicite: le quartier d’El koudia situé presque en bordure de la voie Tlemcen – Oran, narguant visiteurs et autorités à leurs passages, sur un terrain en faible pente (3 à 7%), non agricole mais aisément constructible.

Ceci a amené l’inscription des études de restructuration de Boudghène et d’El Koudia dans une optique de viabilisation et de travaux effectifs sur une partie des voies principales de circulation et des réseaux d’assainissement.

Aussi, dans le cadre de l’opération de régularisation foncière des constructions illicites, les autorités municipales de Tlemcen avançaient en 1986 le chiffre de 10 000 habitations concernées par cette opération, sur un total estimé à 500 000 logements par le ministère de l’habitat, à l’échelle nationale, à la même période.

 Le recentrage de la politique sociale et économique, qu’a dicté la nouvelle constitution de 1989, a induit la promulgation d’une série de textes législatifs et technico-réglementaires visant à harmoniser la législation en cours avec les nouvelles directives et dispositions allant dans le sens et l’esprit de l’instauration d’une économie de marché.

Parmi ces textes, nous citons en substance, en ce qui concerne l’objet de notre communication :

- les deux lois n°90/08 et n°90/09 du 07 Avril 1990, relatives respectivement à la Commune et à la Wilaya ;

- la loi n°90/25 du 18 Novembre 1990, portant Orientation Foncière ;

- la loi n°90/29 du 1ier Décembre 1990, relative à l’Aménagement et l’Urbanisme, complétée en Août 2004 ;

- la loi n°90/30 du 1ier Décembre 1990, portant Loi Domaniale.

Cet arsenal législatif constitué de dispositions réglementaires et règles à caractères technique et normatif allait permettre une réforme au plan foncier, avec l’instauration d’un marché foncier libre dont les représentants de l’Etat et des collectivités locales sont chargés de la régulation.

Les agences foncières sont devenues des « Agences Locales de Gestion et de Régulation Foncière Urbaines» (ALGRFU) dont les attributions ont été fixées par le Décret Exécutif n°90/405 du 22 Décembre 1990. Actuellement, elles sont réorganisées en direction de Wilaya, fonctionnant avec le statut d’Entreprise publique à caractère économique et commercial.

Les dispositions fiscales allaient induire une meilleure fluidité du marché foncier en décourageant le gel des assiettes foncières (imposition).

Le passage de l’économie planifiée à l’économie de marché a rendu impératif le passage d’une planification spatiale perçue à l’hectare à celui d’une gestion effective de ce dernier valorisée au mètre carrée et opposable au tiers. Ceci s’est fait à travers les nouveaux instruments d’aménagement et d’urbanisme: le Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (PDAU), aux échelles des agglomérations urbaines et de la commune, et le Plan d’Occupation des Sols, ramené à l’échelle de la parcelle urbaine et /ou du quartier.

Dans cet esprit, l’Etat a pris des mesures visant une production mieux contrôlée du cadre bâti, aussi bien en ce qui concerne la taille des lots qui est revue à la baisse dans un double de souci d’économie d’espace constructible et de coût de viabilisation, qu’en ce qui concerne l’écart encore important entre la demande et l’offre.

Les formules du logement social participatif avec aide conséquente de l’Etat au citoyen par le biais de la Caisse Nationale du Logement (CNL), l’implication de la CNEP, les banques, EPLF, OPGI, AADL, etc.… et la diversification des intervenants dans le secteur du bâtiment avec, notamment, les entreprises privées, les promoteurs immobiliers, etc. ont permis de satisfaire, ou à défaut, de donner espoir aux jeunes couples, en réduisant les marges de bénéfice et de manœuvre des spéculateurs fonciers à Tlemcen.

Cependant force est de constater que le phénomène du secteur informel, par suite de la situation sécuritaire des années 90 a généré de nouveaux quartiers à Tlemcen. Les plus importants sont: «Hai Zitoun» qui se situe en continuité spatiale du nord de l’agglomération de Chetouane ; et l’importante poche d’habitat illicite de M’Cellah, située à deux kilomètres environ, au nord de Chetouane, dans la continuité de l’agglomération secondaire d’Ouzidane.

Actuellement, le Grand Tlemcen, constitué d’un groupement de trois communes Tlemcen-Mansourah-Chetouane, gère quatres sites illicites principaux: Hai Ouali Mustapha, El Koudia, Hai Zitoun et M’Cellah inscrits dans les opérations Résorption de l’Habitat Précaire (RHP) dans le cadre d’un accord liant le ministère de l’Urbanisme à l’AFID.

Ces sites ne sont pas les seuls à Tlemcen. D’autres poches sont en lente, mais sûre progression, comme «Village Kounda, l’Abbatoir, sur la RN 7A, allant vers Safsaf, Béni Boublen, sur la route de Sebdou, etc.…» et qu’il faudrait encadrer dans des formes participatives et où il faudrait opter pour le préventif, qui est moins coûteux, à tous points de vues, que le curatif.

L’arrêt des travaux d’Hercule entamés dans la moitié des années 80 dans la gigantesque ZHUN du Champ de Tir, car rattrapée par le temps et l’économie de marché, a été une action louable. En effet, les tronçons viabilisés et en cours de viabilisation, ont été segmentés, et intégrés dans le processus d’aménagement urbain où ont travaillé côte à côte: Agences Foncières, CNEP, OPGI, EPLF, Promoteurs Immobiliers privés et propriétaires constructeurs et auto constructeurs, dans un cadre légal, et sous le contrôle vigilant de la DUC, DLEP et autres acteurs de ce secteur stratégique.

Le même mode de gestion et de production spatiales que celui expérimenté à Champ de Tir a été également initié sur le site vierge à Oudjlida, sur terrain non agricole, sur une pente variant de 3 à 8%, mais constructible.

Ces deux opérations intégrant logement social, logement promotionnel et participatif, à côté de l’habitat individuel ont permis de protéger les terres agricoles, de modeler les parcelles, et ont participé à la satisfaction d’une partie appréciable des demandes pressants en logements, mais aussi et surtout, ont permis de devancer les constructeurs illicites sur ces sites bien situés, et aisément constructibles.

De ce fait, le rétrécissement, en peau de chagrin, des « no man’s land » avec des aménagements fidèles aux termes de référence aux instruments d’aménagement et d’urbanisme et la célérité dans les affectations des assiettes foncières avec un statut juridique clair, inviolable ainsi qu’une concertation continue et adaptée aux contextes et fluctuations du marché, sont autant de conditions qui permettront à terme de réduire les écarts entre l’offre et la demande, et par conséquent, le passage des demandes en termes quantitatifs à celui des exigences en termes qualitatifs. Ceci ouvrira, sans doute, la voie à une réflexion globale sur la ville, non seulement pour apporter des réponses aux problèmes du moment, mais surtout pour maîtriser la ville en tant Projet Urbain cohérent.

Enfin, Tlemcen, « Ville d’Art et d’Histoire », à l’instar des villes algériennes n’est plus cette cité d’antan qu’on peut protéger par le simple fait d’élever les murailles et renforcer les portes d’accès. L’ouverture aux marchés intérieur et extérieur, la concertation intersectorielle, la participation citoyenne, la mondialisation, l’environnement urbain et le développement durable sont des concepts, parmi tant d’autres, avec lesquels il faut désormais composer, voire adopter, pour se mettre au diapason du contexte international, et vivre à l’ère du troisième millénaire.



Bibliographie

OUVRAGES

EL MAWERDI (Abou L'Hassan Ali): Les Statuts Gouvernementaux  (ou Règles de Droit Public et Administratif). Trad. E. FAGNAN ; O.P.U. ;  Alger, 1984

J. PELLETIER et Ch. DELFANTE: Villes et Urbanisme dans le Monde, Editions Masson, Paris,

LEVY-PROVENÇAL: Documents Inédits d’histoire Almohade, Librairie Geutner, Paris, 1928.

Titus BURCKHARDT: l’Art de l’Islam, Langage et Signification Editions Sindbad, Bourges, 1985.

Rachid Bourouiba: Les inscriptions commémoratives des mosquées d’Algérie SNED, Alger,

REVUES SPECIALISEES

Rabia BEKKAR : Les Habitants bâtisseurs à Tlemcen: compétences et savoir-faire.

Les Annales de la Recherche Urbaine n°66-IPRAUS; Université Paris X Nanterre, France.

TEXTES LEGISLATIFS

Charte Nationale de 1976.

Ordonnance n°74/26 du 20 février 1974, portant constitution des réserves foncières au profit des communes.

Ordonnance n°75/65, relative aux Plans d’Urbanisme Directeurs et Plans d’Urbanisme Provisoires et les décrets subséquents d’application 75/109 et 75/110.

Les deux (02) Lois n°90/08 et n°90/09 du 07 Avril 1990, relatives respectivement à la Commune et à la Wilaya.

Loi n°90/25 du 18 Novembre 1990, portant Orientation Foncière.

Loi n°90/29 du 1ier Décembre 1990, relative à l’Aménagement et l’Urbanisme, complétée en Août 2004.

Loi n°90/30 du 1ier Décembre 1990, portant Loi Domaniale.

INSTRUMENTS D’AMENAGEMENTS ET D’URBANISME

Schéma National d’Aménagement du Territoire (S.N.A.T.)

Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (S.R.A.T.)

Plan d’Aménagement de Wilaya (P.A.W.)

Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (PDAU)

Notes de bas de page


1 Rabia BEKKAR: les Habitants bâtisseurs à Tlemcen, compétences et savoir-faire, Université de Paris X, références de la publication non identifiées (RGHP + enquête).

Pour citer cet article


Houcine RAHOUI. «Les formes d’appropriation de l’espace urbain tlemcénien aux époques pré-coloniale et coloniale et durant la période contemporaine». URBAMAG, 2 - Logique institutionnelle et logique citadine dans les villes du Maghreb, 7 juillet 2007, http://www.urbamag.net/document.php?id=250.




Revue électronique internationale publiée par l'ENAU Tunis, en partenariat avec l'EPAU Alger et l'INAU Rabat avec le soutien de l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF)
ISSN 1737-7676